La malediction du Metal Francais
« On est pas dans le bon pays, sinon on aurait fait un carton », « Le groupe allait exploser, ca marchait fort et là, le coup de malchance … », « Le festival aurait fait le plein si … (il avait fait beau, on avait eu plus de promo, les extra-terrestres n’avait pas débarqué le même soir à 10 km de là …) », ce genre de phrase, on les a tous entendu, voire prononcé, les groupes talentueux ne manquent pas en France et pourtant rien ne décolle vraiment.
Pourquoi ? Une sombre malédiction pèse t’elle sur le Hard & Metal hexagonal ?
Une question passionnante mais dont peu de « rockers » français, très actifs sur les réseaux (anti)sociaux, souhaitent entendre la réponse. Fidèle à lui même, TIT’S vient donc lancer un pavé dans la gueule du débat sous la forme de ce livre qui lui permettra certainement de renouveler son stock de Haters.
« La Malédiction … » ne se veut pas un ouvrage historique ni une leçon de morale mais une série de constats et d’expériences personnelles offrant un regard sans concession sur un milieu musical qui, contraint d’évoluer sur un terrain peu favorable, semble prendre plaisir à s’ajouter des handicaps.
TIT’S distribue les baffes allégrement, n’oubliant pas de s’en donner au passage, certains se sentiront certainement insultés , d’autres, capable d’auto dérision seront amusés, d’autres enfin se diront « et merde, c’est vrai que j’ai merdé grave à l’époque ». Quant à ceux qui se disent qu’en effet, c’est la faute de tous les autres et que, si tout le monde était aussi irréprochable qu’eux, la France serait LA nation du Rock en général et du Metal en particulier, je les plains et me garderai bien d’interrompre leurs rêveries onanistes.
Ce bouquin est né d’un coup de gueule, et TIT’S l’écrit comme il parlerais à des potes pour leur dire « Hé les mecs, c’est la lose, si on arrêtait d’être cons juste deux minutes au lieu de s’apitoyer ! », la forme est donc épurée, les filtres ont été laissés au placard et, tel un Jésus à cuir noir saoulé par la bien-pensance ambiante, multiplie les pains (dans la tronche), pour reprendre AUDIARD « Moi, quand on m’en fait trop j’correctionne plus, j’dynamite, j’disperse, j’ventile. ».
Je parlais là de la forme, mais sur le fond du propos, qu’on l’apprécie ou pas, le lascar est un vrai rocker, souvent bigger than life, agaçant avec sa grande gueule, provocateur dans l’âme, mais qui connaît bien son sujet pour l’avoir vécu et le vivre encore au quotidien. Les dessous des affaires, il en as souvent vu et reniflé et il faut admettre que ça ne sent pas toujours le frais.
Je n’irais pas jusqu’à dire que j’approuve ses arguments à 100 %, il reste gentil avec certains mecs qui ne se sont pas contenté d’enterrer le Hard en France, mais ont largement pissé autour de la tombe histoire de marquer leur territoire, j’aurais personnellement été plus dur avec quelqu’un comme MANOEUVRE qui n’a jamais fait que d’aller dans le sens du vent, ne se fendant d’une bonne chronique que par intérêt, moins cité TRUST en exemple, car même si je respecte le parcours du groupe, force est de constater que, contrairement à ce qui s’est produit un peu partout ailleurs dans le monde, sa conduite d’« Highlander » (« il ne peut en rester qu’un ») n’a fait qu’ajouter à cette fameuse « Malédiction ». Bref mes rares réserves sur cet ouvrage repose sur des détails historiques et une analyse moins émotionnelle de la situation, mais, malgré nos différences dans le vécu et notre façon d’approcher le problème, nous nous rejoignons sur les conclusions.
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Je vous invite d’ailleurs à lire ma chronique de 2010 « Annulations en chaine ! French Metal … Chronique d’une mort annoncée » qui faisait un constat très proche.
Après cette page d’auto-promotion, revenons à notre mouton noir 😉
Il existe peu de bouquin sérieux traitant du Hard & Metal en France, encore moins ayant les « cojones » d’appuyer là où ça fait mal, TIT’S , mêlant humour et coups de gueules nous en apporte un qui manquait cruellement. Un livre à découvrir absolument.