STATUT : INTOX / Déformations de faits
On trouve cette rumeur colportée sous deux formes, la première, totalement infondée, prétend que SATAN JOKERS était le premier groupe Français à faire de la « fusion », la deuxième, plus acceptable bien que globalement fausse, présente SATAN JOKERS comme inventeur du « Metal Fusion ».
Le terme de « fusion » n’était pas vraiment utilisé au début des années 80 et reste vague dans sa définition,
Il faut se souvenir que les premiers pas du Hard Rock en France se sont fait dans un esprit de mixité musicale, LES VARIATIONS mélangeaient volontiers leur rock avec des éléments de musique traditionnelle marocaine. Les groupes des années 70 tels que TRIANGLE, MAGMA ou ANGE pratiquaient une musique difficilement étiquetable nécessitant un haut niveau de technicité.
Dès 1975, la musique d’OCEAN était décrite par la presse comme un mélange de Jazz-Rock et de Hard Rock, de LED ZEPPELIN et de KING CRIMSON. Il suffit d’ailleurs de réécouter « God’s Clown » pour retrouver toutes les bases de se qui sera plus tard nommé Fusion. On peut voir d’ailleurs dans ce premier album d’OCEAN une parenté avec la musique complexe et puissante que pratiquera une génération plus tard SATAN JOKERS.
Les lyonnais de KILLDOZER pratiquaient quant à eux un Hard Funk, liant Hard Rock, Jazz et Soul très novateur dès la fin des années 70 (de 1977 à 1982).
SATAN JOKERS n’était donc en aucun cas un pionnier en matière de « fusion » ou de « Metal fusion » en France, l’éclectisme musical étant une qualité de nombre de groupes des années 70.
En revanche, la musique de SATAN JOKERS était réellement originale et créative dans le contexte musical de l’époque, particulièrement au sein de sa génération Metallique, car si briser les conventions et oser expérimenter était un élément clef de la culture Rock des années 70 elle l’était beaucoup moins en matière de Metal au début des années 80 ou la majorité des groupes cherchaient au contraire à coller aux « codes » du genre. SATAN JOKERS a donc, a défaut de « créer » le Metal Fusion, su imposer dans les années 80 une direction artistique souvent a contre-courant, jouant la carte de l’eclectisme dans une époque où les groupes tendaient au contraire à se spécialiser. Leur album « trop fou pour toi » illustre parfaitement ce parti pris en basculant l’auditeur du hard FM au Speed en passant par la balade « piano-voix ».